Les bons capitaines

Révéler ce que l’on a dans les tripes

“C’est dans les difficultés que chacun de nous révèle ce qu’il/elle a au fond de lui/elle”

Passer par l’épreuve du feu permet de purifier un minerais. C’est ainsi que l’on obtient un métal noble et propre à son usage.

L’épreuve, dans le langage courant est synonyme de souffrance, d’angoisse, de risque d’échec, d’examen “à la loupe”, de tri, de crible, etc…

Pour une grande partie d’entre-nous qui avons plus de quarante-cinq ans, les trois dernières décennies ont vu des changements majeurs et de plus en plus rapides des paradigmes de la vie personnelle, relationnelle, sociale et professionnelle.

En 1979 j’avais 15 ans et je participais à mon premier camp kayak organisé par une organisation scoute. En 1986 cette organisation supprimait ces camps à son programme à cause d’un durcissement progressif de la législation, au nom de la sécurité. Il devint impossible pour la plupart des structures bénévoles de répondre aux contraintes. le résultat a été désatreux pour de nombreux jeunes.

Progressivement les activités au grand air sont devenues menaçantes au yeux du législateur, et les banlieues sont devenues des bombes et des zones d’exclusion et de non-droit.

Le même principe de précaution est devenu une norme de législation dont l’application s’est retrouvée utilisée avec une sauvagerie de plus en plus grande et absurde, là ou il aurait fallu du bon sens.

Mais le bon sens, quand il existe est traité comme une psychopathie.

La plus grande partie de la population est aujourd’hui destructurée : Rôles masculin/féminin explosés, couples instables, familles éclatées, enfants ballotés et insécurisés, sentimentalisme érotique exacerbé, vies professionnelles atomisées et aléatoire, pères-copains éjectés ou absents, mère esclaves et toutes-puissantes. Valeurs diluées, principes à géométrie variable, injonctions paradoxales des autorités et de la publicité.

Et les démocraties qui écrase la Vie par peur de la mort, au moins.

Un virus dont nos dirigeants se servent bien sournoisement pour finir de détruire la cohésion sociale/familiale.

C’est mon analysede la situation. De la nostalgie, forcément, mas cela ne sert à rien.

De la souffrance? Bien-heureux ceux qui ne la ressentent pas en ces temps terribles. Mais elle est omniprésente.

Pire, la violence, physique, psychologique, morale, intellectuelle, religieuse ou spirituelle, administrative, policière, étatique, parentale, filiale, personnelle (soi sur soi)

Chacun de nous est balloté comme une boule de flipper (oui c’est “has been”), et chacun a une stratégie bien a lui/elle pour garder le cap…. mais au fait, quel cap?

Il est peut-être bon de savoir quel cap je veux garder. Quel objectif atteindre…

L’autre jour je demandais à un jeune ami comment il voyait l’avenir proche, et comment il comptait l’aborder en tant qu’homme, mari, père, et professionnel. Il me répondit : “ce sont ceux qui auront le plus d’argent qui s’en sortiront, donc je fais en sorte de gagner et d’avoir un max de fric”. Ce à quoi je répondis : ” et si tes comptes sont bloqués?” “J’investis dans la cryptomonnaie” me répondit-il. Ce à quoi je rétorquais : “et en cas de black-out internet” “……..”….fin de la discussion.

Il n’y a pas de stratégie raisonnablement sûre à long-terme à suivre aujourd’hui. Un grand nombre de films et séries d’anticipation montrent bien les glaçantes épées de Damoclès suspendues sur la tête de chacun/e d’entre nous.

Je ne m’étendrai pas plus sur ce que nous pouvons tous réaliser.

Mais je reposerai ces simples questions : quel cap et comment le garder?

L’épreuve grandissante que la plupart vit depuis ces derniers mois me porte à accepter un certain nombre de choses que je ne peux changer et à déterminer un cap viable sur lequel j’ai un peu de pouvoir.

L’urgence absolue est de garder ou retrouver une sérénité intérieure qui me permette de réfléchir et d’économiser mes énergies psychiques et émotionnelles. Je DOIS rester sain d’esprit!

Pour cela je dois retrouver et me fixer :

– Sur mes valeurs les plus précieuses et les plus nobles.

– Sur ce qui me construit le coeur, le corps, l’âme, l’esprit, ce qui me fait grandir.

– Sur un cercle social réduit mais solide et noble.

– Sur quelqu’un de plus grand que moi, fiable, et qui saura m’inspirer les sentiments et comportements les plus nobles (j’encourage donc à intensifier ou à initier une vie spirituelle)

– Sur des objectifs pour le bénéfice de tous, objectifs qui dépassent ma propre vie et qui donnent de l’espoir à d’autre.

-…

La liste n’est pas exhaustive et je laisse à chacun le soin de compléter sa propre liste. Mais l’accompagnement et/ou une relation de mentorat sont des options à ne pas négliger, à l’heure de traverser les crises.

Olivier H. Sommer. Novembre 2020